Avec 24 WRC au départ, dont tous les protagonistes du championnat du monde, l’épreuve s’annonçait intéressante à tous les niveaux du classement. Seul point invariable : qui peut battre Loeb en Corse ? A cette interrogation, le champion du monde répondra rapidement lors de la 1ère journée, en signant tous les temps scratchs ! Dani Sordo son coéquipier ne le suivra que brièvement, puisqu’il sortira dès le début de l’ES3. L’arceau de la C4 est touché, c’est déjà l’abandon ! Derrière le ballet des Focus fait rage. Mikko Hirvonen et François Duval, engagé dans l’équipe officielle, se battent pour la seconde place, avec un avantage pour le finlandais. Juste derrière Jari-Matti Latvala doit en découdre avec les Subaru de Peter Solberg et Chris Atkinson particulièrement motivés. De leurs cotés,Henning Solberg, Aava ou Mikkelsen commencent leurs moissons de soucis… La seconde étape ne sera qu’une formalité pour Loeb, qui agrandit nettement son écart au fil des spéciales. Cependant son grand chelem s’arrêtera dans l’ES12, quand Duval alors en plein duel avec Hirvonen signe le scratch. 4ème, Latvala monte en pression en distançant Peter Solberg, dont le frère Henning doit renoncer.
   Derrière la bagarre pour le top 8 est animée entre Tirabassi, Wilson et Ostberg. En revanche cela va mal du coté des Suzuki SX4 : ennuis mécaniques pour Gardemeister et sortie pour Andersson ! Dernière journée et peu de bouleversements pour le leader : Loeb passe le podium face au port d’Ajaccio en vainqueur, pour la 4ème fois consécutive ! En revanche  chez Ford ce dimanche matin sera agité. Dès le 1er passage, Hirvonen crève, perd de précieuses minutes et se fait repasser par Duval et Latvala. Mais les consignes Ford seront strictes, et au grès des pointages, Duval et Latvala doivent laisser le finlandais reprendre sa seconde position, indispensable pour garder une chance au championnat. Il finit donc à près de 3 minutes 25 secondes du français, devant Duval à 7 secondes et Latvala 6 unités plus loin. Derrière, Solberg crève également à deux reprises mais parvient à conserver sa 5ème place face à Atkinson. Aava finit 7ème après bien des déboires, alors que l’abandon tardif de Tirabassi laisse Wilson occuper la 8ème place, face à Otsberg et Clark...

   Plateau fourni pour cette dernière manche du championnat JWRC. En plus des nombreuses Super 1600, huit Clio R3 bien conduites viendront se mêler aux débats, ainsi que la petite C2 R2 du jeune et fougueux Weijs Jr. Coté français, l’attraction de l’épreuve sera Sébastien Ogier, dont la mission sera de devancer l’allemand Burkart, son adversaire pour le titre. A suivre également Pierre Marché sur la Swift Super 1600, et les débuts d’Arnaud Augoyard et de Pierre Campana sur les R3. D’entrée le ton est donné : les routes sont très sales après le passage des WRC dans les cordes sableuses, et elles le seront dans toutes les spéciales ! Beaucoup feront des erreurs, à l’image de Bettega en tête à queue dès l’ES1, alors que Schammel est déjà trahi par son moteur. En haut du classement, Martin Prokop enchaîne les chronos lors de la première boucle, mais l’étonnant Campana signe ses deux premiers scratchs en mondial, et s’installe en tête au terme de la 1ère étape, bien aidé par la crevaison de la C2. 3ème, Bettega sauve sa place sur le podium en signant un meilleur temps. Du coté du match Ogier-Burkart, avantage au français qui assure au point de ne pas se faire plaisir… Pas de chance pour Marché qui crève, et pour Augoyard qui a du mal à s’adapter aux pneus Pirelli, au point de sortir pour le compte samedi matin. Cette seconde étape verra la remontée de Prokop. Le tchèque reprend la place de leader à Campana, alors que Bettega gêné par Solberg se fait passer par Ogier, enfin auteur d’un scratch ! Bien placé, Niegel perd du temps dans une petite sortie, alors que Bertolotti ne repartira pas. La dernière étape commence par le match serré entre Bettega, Campana et Ogier. Cela se finit mal pour l’italien, qui sort de la route dans l’ES15, alors que le jeune insulaire commet une faute. Cette spéciale clôturera les espoirs de Burkart qui crève, alors qu’un tiercé tricolore est à signaler avec le meilleur temps de Marché, devant Campana et Ogier ! Devant, Prokop s’est échappé et signe une belle victoire, avec près de 18 secondes sur Ogier. Le haut-alpin a parfaitement rempli sa mission : il est champion du monde JWRC ! 3ème, Campana a été la révélation de l’épreuve, finissant à 36 secondes du champion. Au pied du podium, Marché clôture sa superbe course en repassant Burkart, dauphin d’Ogier au championnat. Sandell finit 6ème, devant Niegel et les Clio d’Abbring et Albertini...

   Joli plateau également du coté des équipages amateurs, dont beaucoup d’insulaires. En groupe N, la classe N4 est étrangement pauvre. Valeur montante parmi les pilotes scandinaves, Juho Hanninen signe une belle victoire de groupe et finit 24ème scratch, mais avec seulement 36 secondes d’avance sur le corse Jean-Do Mattei, très à l’aise avec sa 207 Super 2000. Natali clôture le podium de groupe, alors que Branca et Tomastik ont renoncé en début de course. Dans la classe N3, le favori Muselli renonce dans l’ES3 et laisse la voie libre à la Clio de Giovanni, loin devant Poisson et Vialle. Du coté des WRC non prioritaires, le lorrain Alain Vauthier a été le plus rapide, en finissant à une belle 18ème place, devant son ami Pereira et l’autre 307 du gentleman driver Micheli. Bien partis, Padrona et Guebey ont abandonné après la mi-course. Propre aux pilotes amateurs de l’île de beauté, le challenge Collectivité Territoriale de Corse est remporté par Guy Fiori ! Pourtant la Clio Super 1600 a failli ne pas voir le podium, amochée par un tonneau dans l’ES9. A l’attaque, Fiori se permet même de finir virtuellement 4ème des JWRC malgré cette sortie ! Hors Junior justement, Quilici est devant en A7 et Gobert en A6. A noter la classe N1 pour Maestracci qui emmène la petite Fabia au bout, et pas à la dernière place !