Première inquiétude : la météo ! L’automne est bien présent en cette fin octobre, les routes sont grasses et la pluie commence à tomber : mauvais point pour moi qui n’aime pas ces conditions, par manque de roulage et de pneus pluie performants. Direction les reconnaissances avec la C2 de Mélanie (un peu creux le 1,4 hdi) : au programme de ces réjouissances humides deux spéciales très différentes mais plaisantes. La première de 5,3km est très rapide, sur une route départementale large au bon revêtement, ponctuée par 2 épingles, une chicane et quelques virages rapides : les trajectoires soignées et les gros freinages payeront pour faire un bon temps ! La seconde spéciale est beaucoup plus variée, avec sur 8km une alternance de parties roulantes au milieu des champs, de petites routes en sous-bois rendues très glissantes par la pluie et les feuilles mortes, et de passage de villages aux trottoirs très accueillants… Aucun souci en revanche pour les reconnaissances : les spéciales se bouclent bien et les trois passages de prise de note se passent correctement. Seule la très longue liaison s’avère pénible à effectuer. Au final, il faudra faire attention si la pluie continue jusqu’au lendemain, car les pièges ne manquent pas sur ce verglas d’automne ! Retour à Mexy pour préparer l’auto et vérifier les pressions des pneus : deux secs et deux mixtes sont montés, cela permettra de n’avoir que deux roues à changer lors des courtes 10 minutes de l’assistance matinale. Après collage des numéros, les vérifications se passent normalement et nous rentrons l’auto au parc. Mais avant la course dimanche, place à une bonne soirée au restaurant avec l’équipe d’Hervé Paternot (victorieux au scratch le lendemain !) et une bonne nuit de sommeil à l’hôtel (sans oublier le bénéfique changement d’heure).
   Réveil matinal, installation de l’assistance oblige, et premier constat : il a plu toute la nuit ! Cette fois pas de doute possible : la route ne sera pas sèche à notre passage, il faut donc monter deux pneus pluies. Nous partageons l’assistance avec les 106 F2000-13 de Nico Flavien et Mickael Gass, et la Subaru de JB Stirling. Leur aimable mécanicien nous sera d’ailleurs d’une aide précieuse tout au long de la journée ! Car d’entrée cela commence mal : Mélanie me téléphone à une demi-heure de la sortie du parc fermé : elle s’est tordu le genou ! Après examen du médecin et prise de cachets, nous décidons de partir quand même, les ambulanciers au départ de la spéciale devant nous donné une atèle pour que ma courageuse copilote puisse marcher, et surtout avoir moins mal... En attendant je préfère qu’elle reste assise dans l’auto pour les pointages, après accord avec la sympathique dame chargée des relations conçurent (merci aux commissaires de CH pour leur aide lors de cette première boucle !).  La première assistance passe comme prévu très vite, et je porte mon choix sur des TA retaillés en pluie à l’avant, en plus des déjà retaillés à l’arrière : ce sera l’erreur de la journée !

   Malgré l’arrêt de la pluie, la première spéciale s’annonce encore très humide et glissante, surtout sur ces longs appuis en 4 ou 5… Peu avant le départ, les ambulanciers ne se montrent pas assez réactifs et nous devons partons sans dispositif pour Mélanie : la motivation en prend déjà un sérieux coup ! Arrive le décompte : c’est parti ! Dès le premier gauche, je ne trouve aucune sensation au freinage, et pas plus lors du braquage : impossible de sentir si l’auto va partir tout droit ou tourner… La gomme des pneus étant surement trop vieille, et mon absence presque totale de roulage en course sur sol gras pénalisante, je me traine lamentablement jusqu’à l’arrivée… Il n’y a pas de doute on va en perdre beaucoup dans cette boucle ! Bilan, 2ème temps de classe à 2 secondes de l’efficace 106 d’Emilien Bonicel : la perte est mince, mais nous aurions pu faire beaucoup mieux ! La seconde spéciale sera encore plus dure. J’ose à peine appuyer mes freinages, l’auto patine énormément dans les virages faute d’autobloquant. Les parties boisées périlleuses sont parcourues sur un rythme de sénateur : 3ème temps de classe derrière Bonicel et la bonne AX de Vareilhes repassée en F2000-12... On perd 7 autres secondes sur le leader, cette fois ce sera très dur d’aller chercher la 1ère place !
   De retour au regroupement, pas de doute on ne peut pas continuer comme cela ! On met enfin une atèle à Mélanie : de ce coté ça va mieux, elle souffre moins et pourra se déplacer pour pointer.  L’assistance est consacrée au changement de pneus : place à des TA00 simple à l’avant... Sur le routier le changement est radical, je sens enfin le train avant ! De plus la route s’est bien asséchée malgré quelques gouttes menaçantes : on va enfin pouvoir attaquer. Dès le premier virage de l’ES3, le ton n’est plus du tout de même, chaque virage passe avec une vitesse de plus et les freinages sont tardifs. Le rythme est parfait dans l’auto et le résultat tombe : temps de classe, on améliore de rès de 11 secondes (!!)  et on repasse à la 2ème place. Arrivé sur l’ES4, une longue attente commence (près d’une heure) suite aux sorties de plusieurs concurrents dans un piège peu après le départ. Les craintes de partir en liaison éloignées, nous abordons la spéciale avec une motivation retrouvée. Cependant il faut assurer dans les bois car la route est une véritable patinoire ! On se fera d’ailleurs une belle frayeur dans une descente, l’auto décrochant dans un gauche abordé en 4ème : chaud mais c’est passé ! Un peu refroidi, je diminue un peu le rythme malgré un freinage roues bloqués dans l’un des derniers carrefours. Cela nous coute le temps de classe puisque nous échouons à moins de 2 secondes du chrono de référence, mais nous améliorons à nouveau de 11 secondes. A noter dans cette spéciale l’abandon de Vareilhes sur ennui moteur...
   Retour à Mexy, où nous apprenons que la dernière spéciale est annulée suite aux nombreuses sorties et au retard accumulé. Nous sommes déçus mais si cela peu éviter de prendre trop de risques… En revanche cela ne nous laisse plus que 5 kilomètres pour rattraper 9 secondes de retard, autant dire mission impossible ! Notre avance sur Aubry désormais 3ème avec sa 205 étant suffisante, nous gardons la même configuration et partons pour assurer la 2ème place. L’attaque est toujours présente afin de ne pas partir sur un faux rythme, et nous bouclons cette ultime spéciale avec un chrono quasiment identique au tour précédent. Reste à faire l’interminable liaison pour revenir au parc fermé… Bilan de ce premier rallye avec Mélanie : beaucoup d’émotions et soucis dès le départ, la sensation d’avoir mal roulé mais également d’avoir beaucoup appris dans ces conditions délicates. Cette 2ème place en F2000-12 est néanmoins satisfaisante, ramenant une nouvelle coupe et une auto intacte. Rendez-vous maintenant en 2010 pour confirmer nos performances et prendre encore plus de plaisir, après cette excellente année d’apprentissage où le rêve et l’ambition n’ont cessé de grandir !